Le massacre de la Saint Kuriakose

Dimanche 06 Novembre 2016 à 10:08 - Catégorie: Uncategorized
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Illustration extraite de Les Sports modernes illustrés. encyclopédie sportive illustrée (813 gravures), publiée sous la direction de MM. P. Moreau et G. Voulquin, édité par Larousse (Paris) en 1905-1906.

“(…) Jusqu’au XIXème siècle, il n’y eut à Monsonge qu’un seul cercle d’Art Martial Littéraire qui porte encore aujourd’hui le nom d’Ecole des Belles Lettres. Tombée en désuétude, l’Ecole ne compte plus qu’une dizaine de membres qui partagent leur temps entre la composition latine, le roman historique local et l’attribution d’un prix annuel. Jusqu’en 1828, et ce malgré les querelles émaillant l’histoire de la littérature au niveau national, seul Paris , Lyon et Bordeaux comptent plus d’un cercle d’Art Martial Littéraire. Très conservatrice, l’Ecole ne déroge pas à la règle et suit avec deux ou trois décennies de retard le règlement parisien des conflits stylistiques. C’est d’ailleurs un parisien, exilé lors de la Bataille du rejet dans l’alexandrin, Jean-Baptiste Pochet, qui fondera en 1828, la Colonie, cercle éphémère de poètes en prose qui eut la particularité d’être le premier à accueillir des femmes. Les provocations incessantes des disciples de M. Pochet sur les choix de sujets de leurs poèmes (le chemin de fer, le libéralisme, la cuisine paysanne, etc.) crispe rapidement les relations entre l’Ecole et la Colonie. L’affrontement était inévitable.

Le massacre de la Saint Kuriakose

Le 3 janvier 1829, l’Ecole envoie une délégation de cinq poètes et de cinq prosateurs à la Colonie. Jean-Baptiste Pochet est absent. Il est à Paris, chez sa mère, où il rédige un mémoire pour le retour de l’épigramme en prose. L’affrontement est aussi rapide que violent. Parmi les prosateurs de l’Ecole, et malgré leur interdiction tacite lors des défis entre cercles, se trouve un polémiste. Il n’y aura aucun survivant à la Colonie. On trouve 17 corps dont celui de Constance Pochet, épouse du maître des lieux. La police refuse d’intervenir dans une rivalité entre deux bandes littéraires. A l’époque, beaucoup d’officiers sont encore analphabètes, mal armés face à ces violences et estiment les risques encourus beaucoup trop importants. Par ailleurs, l’Ecole des Belles Lettres bénéficie de solides appuis politiques puisque beaucoup de notables en sont membres et qu’elle rédige chaque année la pièce de théâtre de fin d’année du Lycée de Jeunes Filles de la rue aux Juifs dont le succès ne s’est jamais démenti. Elle n’est donc pas inquiétée et l’affaire est enterrée avec les restes des corps des membres de la Colonie.

L’épigramme en prose de fer

Peu après son retour, M. Pochet, fou de douleur, achète une bergerie, se réfugie dans les montagnes entourant Monsonge et passe dans la clandestinité. Il envoie des lettres explosives. Sept membres de l’Ecole sont tués et son directeur, François de Baulieu est rendu aveugle en lisant une variante anaphorique du fameux “C’est çui qui dit, qu’y est !” Un version allégée de ce texte est encore utilisée de nos jours comme technique de self-defense. C’est durant cette période que M. Pochet élabore la méthode d’écriture qui permet d’asphyxier un adversaire ou de lui crever les yeux sans lire à voix haute. C’est sans conteste l’invention martiale littéraire occidentale la plus marquante du XIXème siècle que M. Pochet nommera l’épigramme en prose de fer et qui est encore utilisée de nos jours lors de grands conflits internationaux. On attribue à cette technique et à son industrialisation la moitié des victimes de la Querelle de la raréfaction des adverbes dans le roman des années 62-63 (…)”

(extrait du guide touristique gratuit délivré à l’Office du Tourisme de Monsonge.)

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