Recherches pour dédicace en vue de la noble tentative de s’imposer un exercice d’écriture plutôt que de signer machinalement un livre qui ne m’a rien fait
Tags: Les Femmes-Objets, Une femme qui lit c'est une vaisselle qui brûle
La Femme-33tours a un caractère exigeant
Et n’accepte de chanter
Que sous la caresse d’un diamant.
La Femme-Allumette ne brûle qu’une fois,
On la prend, on l’allume, on la jette.
Mourante, elle reste de bois.
La Femme-Biberon gonfle sa poitrine
Maternant de maladroits pubères
Qui confondent, encore, tétines et tétons.
La Femme-Bilboquet s’en va et revient toujours
Pourvu qu’elle soit fermement tenue,
Mais son amour ne tient qu’à un fil.
La Femme-Cafetière ne s’ennuie jamais la nuit,
Elle excite ses amants
Qui lui consacrent leurs insomnies.
La Femme-Carnet change de draps comme de page,
En léchant un doigt
Qui n’est pas toujours le sien.
La Femme-Clenche est une bonne normande
Qui a su s’ouvrir au service de l’aristocratie parisienne
Et s’enfermer avec le Maître.
La Femme-Compas arpente d’un pas toujours égal
La distance entre tous les coeurs masculins
Qu’elle perce d’un talon mutin.
La Femme-Contrebasse a quatre cordes à son arc.
Les flèches qu’elle plante dans les coeurs
Ont Cupidon pour archet.
La Femme-Cuillère aime les ablutions.
Elle languit dans un maigre bouillon
En rêvant de hammams clandestins.
La Femme-Fourchette va de la chair piquée à la bouche ouverte.
Elle tourmente l’une pour satisfaire l’autre,
En de plaisants aller-retours.
La Femme-Gant a quatre amants infatigables
Dont elle se lasse facilement. Aussi dit-elle “Pouce !” souvent
A son pauvre marri.
La Femme-Parfum est entêtante,
On la sent toujours sans jamais la voir,
Elle imprègne un quotidien dont elle est désespérément absente.
La Femme-Punaise épingle ceux qui n’ont su la faire jouir
Et déménage fréquemment,
Faute de place sur ses murs.
La Femme-Savon s’étiole à chaque étreinte
Et mourant d’avoir été trop aimée,
Son âme s’envole dans une dernière bulle.
La Femme-Soliflore laisse ses conquêtes à la Femme-Fleur
Dont elle recueille les miettes sous forme de pétales
Tombés au champ d’honneur.
La Femme-Soupape fait parfois de graves dépressions
Qui la laissent alitée et pantelante
Et qu’elle soigne à grands coups de piston.
La Femme-Table de Chevet vit au pied des lits
Et contemple pour l’éternité
Les amants qu’elle a achevés.
La Femme-Véhicule s’affaire goulûment sur une bite,
Tandis, qu’à coup de rein, on lui facilite le transit.
(Im)Moralité : Elle préfère les transports en commun.
La Femme-Ventouse, a la souplesse du caoutchouc,
Elle est presque invisible mais laisse sur la peau
Des traces en forme de suçon.
Le livre ici et là :
sur le site d’anXiogène
en souscription chez Ulule