Archives pour ‘Les Femmes-Objets’

Blaise Nada est le premier sous-homme-objet construit par le mouvement féministe : le Front de Libération des Femmes-Objets. Ce mouvement participait à leur émancipation en créant des colonies de femmes-objets interdites aux hommes. Elles étaient volées à leurs propriétaires puis piratées par des informaticiennes militantes du Front de Libération afin de les rendre indociles. Elles retrouvaient alors une autonomie complète, loin de l’exploitation domestique et sexuelle. Les femmes-objets sont encore les uniques habitantes de ces colonies, sociétés souveraines, égalitaires et industrieuses qui constituent un modèle pour le féminisme radical.

Le Front de Libération des Femmes-Objets a fabriqué plusieurs modèles de sous-hommes-objets, les Nada. Les Nada avaient deux fonctions. Leur fabrication servait à dénoncer l’aspect sexiste de la construction d’individus-objets qui ne soient que des femmes, en construisant des modèles homme. Ils permettaient également au Front de bénéficier d’une main d’œuvre logistique, bénévole et disciplinée, pour lutter contre la vente et l’asservissement des femmes-objets.

Blaise Nada a les capacités sociales et l’intelligence sommaire d’un enfant de huit ans. Sa créatrice, grande amoureuse de littérature l’a pourtant doté, pour son propre plaisir, de capacités sexuelles et langagières hors du commun. Finalement lassée, elle l’a ensuite elle-même reprogrammé et émancipé au moment des conflits entre les colonies de femmes-objets et le Front de Libération des Femmes-Objets. Il poursuit depuis une carrière littéraire discrète. Il vit en périphérie de la plus importante colonie de France où il reçoit les visites nocturnes de femmes-objets. Il aime ne rien faire assis sur un coin d’herbe, écrire sur commande et faire l’amour à la demande.

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La Femme-33tours a un caractère exigeant
Et n’accepte de chanter
Que sous la caresse d’un diamant.

La Femme-Allumette ne brûle qu’une fois,
On la prend, on l’allume, on la jette.
Mourante, elle reste de bois.

La Femme-Biberon gonfle sa poitrine
Maternant de maladroits pubères
Qui confondent, encore, tétines et tétons.

La Femme-Bilboquet s’en va et revient toujours
Pourvu qu’elle soit fermement tenue,
Mais son amour ne tient qu’à un fil.

La Femme-Cafetière ne s’ennuie jamais la nuit,
Elle excite ses amants
Qui lui consacrent leurs insomnies.

La Femme-Carnet change de draps comme de page,
En léchant un doigt
Qui n’est pas toujours le sien.

La Femme-Clenche est une bonne normande
Qui a su s’ouvrir au service de l’aristocratie parisienne
Et s’enfermer avec le Maître.

La Femme-Compas arpente d’un pas toujours égal
La distance entre tous les coeurs masculins
Qu’elle perce d’un talon mutin.

La Femme-Contrebasse a quatre cordes à son arc.
Les flèches qu’elle plante dans les coeurs
Ont Cupidon pour archet.

La Femme-Cuillère aime les ablutions.
Elle languit dans un maigre bouillon
En rêvant de hammams clandestins.

La Femme-Fourchette va de la chair piquée à la bouche ouverte.
Elle tourmente l’une pour satisfaire l’autre,
En de plaisants aller-retours.

La Femme-Gant a quatre amants infatigables
Dont elle se lasse facilement. Aussi dit-elle “Pouce !”  souvent
A son pauvre marri.

La Femme-Parfum est entêtante,
On la sent toujours sans jamais la voir,
Elle imprègne un quotidien dont elle est désespérément absente.

La Femme-Punaise épingle ceux qui n’ont su la faire jouir
Et déménage fréquemment,
Faute de place sur ses murs.

La Femme-Savon s’étiole à chaque étreinte
Et mourant d’avoir été trop aimée,
Son âme s’envole dans une dernière bulle.

La Femme-Soliflore laisse ses conquêtes à la Femme-Fleur
Dont elle recueille les miettes sous forme de pétales
Tombés au champ d’honneur.

La Femme-Soupape fait parfois de graves dépressions
Qui la laissent alitée et pantelante
Et qu’elle soigne à grands coups de piston.

La Femme-Table de Chevet vit au pied des lits
Et contemple pour l’éternité
Les amants qu’elle a achevés.

La Femme-Véhicule s’affaire goulûment sur une bite,
Tandis, qu’à coup de rein, on lui facilite le transit.
(Im)Moralité : Elle préfère les transports en commun.

La Femme-Ventouse, a la souplesse du caoutchouc,
Elle est presque invisible mais laisse sur la peau
Des traces en forme de suçon.

Le livre ici et là :
sur le site d’anXiogène
en souscription chez Ulule 

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