Porter le chapeau
Tags: Abolition de l'esclavage, Révolutions au salon, Victor Hugo
Je travaille sur Révolutions au salon, spectacle de théâtre musical, qui jouera en mai au Théâtre d’Hérouville. J’ai encore le nez dans mes lectures préparatoires. J’interromps pour une journée la lecture fort distrayante des Mémoires d’Hector Berlioz pour me pencher sur l’année 1848 dans le Choses vues de Victor Hugo.
Je peine à l’ouvrage. Je suis presque sourd depuis trois semaines et n’arrive pas à entendre correctement le répertoire proposé. C’est pourtant lui qui structure la pièce. Puis, je me rends compte avec un mois de retard d’une énorme bourde historique dans la plaquette de présentation. J’ai confondu la Garde Nationale et la Garde Municipale. Pendant les journées de février 1848, la première a protégé le peuple, la seconde a tiré sur la foule. La première a donné ses fusils pour que le peuple arrache les leurs à la seconde. La première était réformiste, la seconde meurtrière. Je cherche encore une excuse valable et n’en trouve aucune.
Heureusement, il y a le plaisir toujours renouvelé de Hugo et cette amusante note sur l’abolition de l’Esclavage, l’un des rares titres de gloire de la IIe République :
“Mai.
La proclamation de l’abolition de l’esclavage se fît à la Guadeloupe avec solennité. Le capitaine de vaisseau Layrle, gouverneur de la colonie, lut le décret de l’Assemblée du haut d’une estrade élevée au milieu de la place publique et entourée d’une foule immense. C’était par le plus beau soleil du monde.
Au moment où le gouverneur proclamait l’égalité de la race blanche, de la race mulâtre et de la race noire, il n’y avait sur l’estrade que trois hommes, représentant pour ainsi dire les trois races : un blanc, le gouverneur ; un mulâtre qui lui tenait le parasol ; et un nègre qui lui portait son chapeau.”
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